Il y a des promenades qui suscitent des questions. Et des questions qui restent en suspens. Ce jour là, en arpentant les sentiers de la promenade Breughel, croisant joggeurs et cyclistes, je me suis questionnée. Pourquoi l’art né pourrait-il pas sortir des musées? Et quel est le sens d’une peinture si elle est elle-même sortie de son contexte de création? La «Bruegel Wandeling», dont il est précisément question, est un beau sentier, très facile d’accès et de parcours(les enfants s’y promènent sans sourciller). Bien balisé, il s’étire durant 7 kilomètres au travers de la campagne Anderlechtoise, Dilbeekoise et Itterbeekoise. Les habitués semblent avoir pris l’habitude de le débuter depuis l’église de Sint-Anna-Pede. Entourée d’un estaminet, d’une petite brasserie et d’un joli restaurant, c’est vrai que cette dernière a su garder un joli côté pittoresque où il fait bon s’arrêter. De chemins de campagne en petits ponts, longeant fermes et animaux, on peine à penser que l’on se trouve à quelques minutes du ring de Bruxelles. Ce qui fait toutefois la particularité de cet endroit, c’est la présence de panneaux reproduisant des oeuvres de Breughel, alors même inspiré par certaines scènes de la vie campagnarde de la région. Un musée à ciel ouvert, en somme, qui ramèné l’oeuvre à sa source… J’ai beaucoup aimé me perdre dans mes pensées, au cours de ce sentier aux milles contrastes pourtant parfaitement balisé. Le soleil dans les yeux et la douceur du temps n’y étaient très certainement pas étrangers…