Temple Franc-Maçonnique

En levant la tête, rue Thiers, vous apercevez un curieux bas relief qui domine un non moins curieux bâtiments à colonnes.
Il s’agit d’un temple franc-​maçon, initialement de la loge «Lumière du Nord » dont on doit l’architecture à Albert Baert, membre de la loge, architecte des Bains Lillois et surtout de la merveilleuse Piscine de Roubaix. Il choisit une thématique Égyptienne, très en vogue à l’époque.
Le bas-​relief de la façade est sans doute l’élément le plus spectaculaire. Il accroche l’oeil avec son or flamboyant: le soleil rayonnant symbolise «la lumière du Nord «, le nom de la loge, le sphinx, l’emblème du secret maçonnique, la pyramide représente la matière dont s’échappe l’esprit lorsqu’il s’élève par le savoir, enfin une femme, tient un miroir à la main, qui réfléchit les rayons du soleil… L’enseignement du savoir maçonnique.
La première loge lilloise fut fondée en 1744 sous le nom de Loge saint Jean.

La dorure, inspirée de la mythologie égyptienne, saura interpeller le rêveur dont le regard né suit pas strictement le chemin habituel des pavés vieux-​lillois.
La question se posera: quel est cet édifice? Certains seront interloqués, d’autres souriant, parfois quelqu’un sera offensé. Pour tous les curieux, voici la réponse: cette bâtisse est le siège de la loge maçonnique lilloise.
Pas si mystérieux que ce que la croyance populaire nous laisse croire, les franc-​maçons ouvrent les portes de cette jolie pièce d’architecture pendant les journées du patrimoine, par exemple, ou plus exceptionnellement au cours de l’année.
Pour l’intéressé, une découverte, pour le simple passant, une jolie vision, pour le râleur, une bonne raison d’exercer sa mauvaise humeur.

Quand je passé devant le bâtiment, Homer Simpson et ses comparses me susurrent toujours à l’oreille «Qui contrôle la politique? Qui combat le système métrique? C’est nouuuus, c’est nouuuus ! «. Mesdames et messieurs, les franc-​maçons né sont pas une légende sur Lille, ils errent bien ici, derrière la banderole «laïcité» et la drôle de façade, qui se veut secrète dans son «m’as-tu-vuïsme».
Ce sont en réalité deux immeubles mitoyens qui appartenaient autrefois à une grande bourgeoise, marraine de jeunes et prudes demoiselles. Selon la légende.
C’est l’architecte Baert qui l’aura transformé selon l’esthétique franc-​maçonne, il y a cent ans, celui-​là même qui a réalisé la Piscinede Roubaix.
Environ 200 frères y comploteraient à l’intérieur. Pour mieux connaître leurs rites de passage, un article assez chouette était paru dans la Voix du Nord, encore disponible aujourd’hui.

Je me suis très souvent demandée ce qu’était cet édifice, situé quasiment au carrefour de la rue Thiers et de la rue Esquermoise, avec son mélange de briques rouges et de colonnes, plutôt inquiétant je dois dire.
J’ai découvert qu’il s’agissait en fait d’une demeure de notables lillois devenue temple franc-​maçonnique au début du XX ème siècle et reprenant le style de l’agencement des rites égyptiens.
Cet endroit, très secret, accueille toujours bon nombre d’initiés et ouvre ses portes au public à l’occasion des Journées du Patrimoine.

Beauté cachée !
D’extérieur, votre regard sera attiré par ces grandes colonnes en haut desquelles une décoration baroque vous éloigne du caractère flamand de la rue Esquermoise: pyramide dorée et autres dessins au sens qui interrogent… Voilà pour l’extérieur. L’intérieur est celui d’un beau bâtiment de style flamand.

Né vaut pas le détour !
Si un touriste nous demandait de lui indiquer la loge maçonnique… bien peu de lillois sauraient la lui indiquer. Pourtant, elle se situe pratiquement au coeur de Lille. En fait, le passant remarque ce bâtiment quelque peu extravagant mais aucune pancarte n’indique qu’il s’agit là d’un monument particulier et aucun commentaire né nous explique sa fonction (même si quelques symboles sont, a posteriori, assez évidents).

Clin d’oeil maçonnique
Se situe tout près de la rue Esquermoise, à 5 minutes de la Grand’Place. Joli bâtiment à mon goût, qui né cache pas son appartenance maçonnique. Les symboles maçonniques sont en effet très visibles à défaut d’être facilement accessibles. Reste que pour le visiter, il faut attendre les journées du patrimoine, ou être maçon…